Caleb Charland est un artiste s’intéressant à la science et aux arts. Le résultat se concrétise dans des œuvres poétiques, surréalistes et étonnantes. Ses deux fils conducteurs dans ses créations : la lumière et la combustion.J’ai découvert Caleb Charland en août 2012 dans mon site web préféré : La Boite Verte (à découvrir de toute urgence si vous ne connaissez pas). Ce qui m’a permis de creuser et de découvrir un artiste porté vers une autre de mes passions : l’énergie. Ses créations les plus étonnantes (comme sur la têtière) reposent sur une récupération de l’énergie naturelle des plantes/ légumes et fruits en travaillant sur le différentiel de tension qui existe entre deux objets, cela permet de générer un courant très faible qui sera révélé dans un environnement très peu lumineux avec une longue pause. Le résultat est étonnant, poétique et rappelle les conditions d’une éclipse (pour les œuvres extérieures).
Voici l’interview (en anglais puis traduction en Français) :
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Il y a eu un jour que je me remémore lié à mon travail, c’était durant l’été 1989 à la jonction de juillet et août. Avant, mes souvenirs commencent avec mon père qui passait ses vacances à enfoncer des clous et à scier des planches, posant ses marques. Sa vie a été dédiée au travail et sa maison son média. Il semblait si vivant sur le haut d’une échelle les bras remplis de vis 2*4s. Ce jour particulier nous nous sommes levés tôt, nous le faisions toujours quand il y a avait du bois à couper. Je me rappelle de l’odeur de la sciure de bois au lever du jour, regardant les particules qui se diffusaient dans l’air comme de la neige d’été dorée. J’avais presque neuf ans et apprendre ici était magique avec tous ces matériaux. Tracer la ligne de coupe générait une nébuleuse électrique bleue. Un marteau mal tenu renvoyait les étincelles d’un clou. Je me souviens aussi regarder une tuyauterie en cuivre engloutie dans un un halo de propane émettant de chaudes météorites vertes dans toutes les directions. Ces moment planent dans ma conscience comme des échos visuels du cosmos qui m’ont été révélés dans l’acier, la poussière et les flammes. Si chaque image est un puzzle, ses pièces ont été formées ce jour d’été.
Réponse originale en anglais : There’s one day I return to with my work, it was the summer of 1989 somewhere on the edge of July and August. Since before my memories began my dad spent his vacations pounding nails and sawing boards, making his mark. His life was work and our house his medium. He seemed so alive atop a ladder with an arm load of 2x4s. On this particular day we got up early, we always did when there was lumber to cut. I remember the smell of sawdust at daybreak, watching the particles scatter in air like a golden summer snow. I was nearly nine at the time and learning there was something magic in those materials. Snapping the chalk line expelled electric blue nebula. A mishandled hammer drew sparks from a nail. I also remember watching copper piping engulfed in a propane halo emit lime green meteorites in all directions. These moments hover in my consciousness as visual echoes of the cosmos revealed to me then in steel, dust, and flame. If each picture is a puzzle the pieces formed that summer day.
Qu’auriez-vous aimer créer ?
L’ampoule à incandescenceRéponse originale en anglais :The Lightbulb
Qu’aimeriez-vous créer ?
Recréer les conférences de Michael Faraday : « L’histoire chimique de la bougie »Réponse originale en anglais : Recreate the lectures from Michael Faraday’s « The Chemical History of the Candle »
Quels sont vos artistes contemporains favoris ?
William Lamson, Adam Ekberg, Olafur Eliasson, Nina Katchadourian, Tom Friedman, Adam Fuss, Marco Breuer, Sugimoto
Quelle est la part de hasard dans vos créations ?
Les tendances naturelles des objets et des forces, les évènements incontrôlables avant la prise de photo. Je pense à ma pratique de la mise en place avant la photo ou dans la chambre noire. Il s’agit du résultat souhaité mais les points les plus importants se produisent sans anticipation.
Réponse originale en anglais : The natural tendencies of objects and forces, the uncontrollable occurrences before the camera. I think of my practice as setting up and arena before the camera or in the darkroom. There is a desired result but the most interesting things happen without prediction
Quelle est votre relation à la science dans vos créations ?
Depuis mon premier cour de photographie en deuxième année au lycée (1996), ma façon de faire des photos ou de les amener à « fonctionner » a toujours été scientifiquement fondé dans mon esprit. Garder toute les phases alignées de l’exposition à l’impression a été pour moi un challenge. Mais il restait encore une volonté pour moi, Cette belle idée de tracer la lumière dans des métaux précieux.Je me suis aperçu plus tard d’une autre influence sur mon expérience. Je construisait beaucoup de projet de photographie directement reliés à ma jeunesse ou j’aidai mon père à rénover la maison familiale. Voir comment il était capable de modifier et perfectionner l’environnement de la maison à initié chez moi un sentiment de confiance qui m’a permis de croire en ma capacité à créer mon propre monde pour l’appareil photo. Je pense que les processus d’essai et d’erreur sont des processus scientifiques élémentaires. Vous essayez quelque chose, en espérant que cela fonctionne; quand ce n’est pas le cas, vous examinez pourquoi, apportez des changements, et réessayez jusqu’à que cela fonctionne… ou comme dans beaucoup de cas quelque chose dans le processus est mis en exergue et vous conduit vers une idée plus intéressante que vous suivez.Une belle présentation de l’empirisme !
Réponse originale en anglais : Since my first photography course as sophomore in highschool (1996) the way of making photographs, or getting them to « work » has always been scientifically based in my mind. Keeping all the variables aligned from the exposure to the print was a challenge. But it was still a medium of wonder for me, that beautiful idea of tracing light in precious metal. Later on I realized another influence on my practice. I was building a lot of things for photographs which relates directly back to a childhood spent helping remodeling the house with my dad. Seeing how he was able to alter and perfect the environment of the home instilled a sense of confidence in me that I could build my own world for the camera. I think those experiences instilled a sense of possibility for materials and processes in my mind also. I think the porcess of trial and error is a very basic scientific process. You try something, hoping it works, when it doesn;t you examine why, propose some changes and repeat that until its successful…or as in many cases something in the process happens and leads you to a more interesting idea and you just go with that.
Voici quelques unes des créations de Caleb Charland (en têtière : Potato Power créée 2009)
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Site de Caleb Charland
Fiche Wikipedia de Michael Faraday